Kokoro | Revue de livre par Christine Givry
Près avoir parcouru tous les cercles de l’Enfer de Dante, sur les pas de la langue de Virgile et auparavant d’Homère, voici que je brûle maintenant dans les poèmes d’Anna-Marie Ravitzki, magistralement présentés par Emmanuel Moses.
Pénétrée par ce nouveau Cantique des cantiques, je m’imprègne de sa sensualité, de sa brûlure physique et spirituelle, celle d’une Marie-Madeleine qui “s’envole, éléphante volante”vers des lieux, un ciel, un “soleil de liberté”.
L’Amant, cet “Unique”, ce divin “couronné d’épines” est la Beauté qui baigne les poèmes.
La poète a conclu un “contrat d’amour”, c’est le recueil d’un Dit d’amour, comme les Lais de Marie de France, qui ne laissent pas le lecteur ou la lectrice paisible, mais l’entraîne dans la lave de son verbe, “l’encre rouge” du soleil.
Ivre d’aimer, elle transporte ses lecteurs dans son alcool si fort qu’on ne peut qu’avoir envie de relire Kokoro, dans ce face à face avec l’Autre, la pécheresse qui se fait comme le double de la poète.